Témoignage
J’avais envie de faire une pause dans mes études pour me consacrer à ma passion de la voile. Les Glénans sont dans mon ADN : mes grands-parents s’y sont rencontrés dans les années 50, mon père est ce qu’on appelle « un bébé Glénans » ! Il m’a transmis le virus, je navigue avec lui depuis que je suis petite, j'ai fait beaucoup de stages de voile légère - catamaran et planche à voile - plutôt en Normandie d’où je suis originaire. J'ai fait mon premier stage de croisière cet hiver à Concarneau : j’ai adoré et j’ai tout de suite eu envie de revenir. J’ai découvert alors que je pouvais devenir monitrice après une année de bénévolat : cette formule m’a enthousiasmée, donc j’ai commencé par être matérialiste à l’île d’Arz, avec l’idée de tourner sur plusieurs bases bretonnes pour déterminer celle où je ferai ma formation de monitrice.
On participe à l’entretien du matériel terrestre ou nautique, de la flotte d’une base, sous la responsabilité du chef d’atelier. À l’Ile d’Arz, j’ai tout appris d’Olivier, qui est très pédagogue et bienveillant : j’ai réparé mes premiers bateaux (par exemple un Laser Vago dont la coque était percée), posé de l’accastillage, monté des safrans sur les 5.7 ; on les a gréés puis mis à l’eau. J’ai trouvé ça magique, passionnant, car à chaque fois j’avais droit à un topo détaillé sur les techniques, les matériaux, l’utilisation de la résine, le sandwich, ou alors sur les nœuds, les outils. J'ai aussi fabriqué des meubles en bois avec des tasseaux de récupération pour ranger les voiles, et repeint le Mélusine.
J’aime mettre en pratique sur une nouvelle base, ou dans un nouveau contexte, ce que j’ai appris sur la base précédente. Après l’Ile d’Arz, je suis allée à l’Ile Verte, au large de Paimpol. C’est très sauvage, on est vraiment au plus proche de la nature, et dans une atmosphère de débrouillardise encore plus marquée. Là, j'étais avec Jérémie qui était le RTQ pour la semaine, et plein d’autres bénévoles : j’ai fait de belles rencontres et j’ai pu glaner toutes les infos sur ma future formation. Cette fois-là, j’ai davantage travaillé sur le site que sur les bateaux : on a réparé les tentes, installé des extincteurs, rangé la bergerie où sont stockés les outils, fabriqué un bar avec de vieilles portes en bois, et un abri pour les batteries. On a aussi créé un petit chemin entre les sanitaires et le réfectoire avec de l'ardoise pour éviter de glisser dans la boue et d’en mettre dans les espaces de vie.
Travailler avec mes mains, découvrir les outils, et diversifier l’apprentissage des compétences ! Aux Glénans on te fait confiance, on te dit d’essayer même si tu ne sais pas faire, car c'est en faisant qu’on apprend. J'ai donc appris plein de choses, puisque j'ai fait plein de choses, en étant guidée au mieux. Je comprenais ce que je faisais, et pourquoi il fallait le faire de telle ou telle façon, de manière à devenir vraiment efficace et autonome. J’ai aussi pu naviguer en moyenne 3 fois par semaine, et j’ai constaté que mon rôle de matérialiste m’avait fait progresser sur l’eau.
A ceux qui sont attirés par le travail manuel et la polyvalence. Et qui aiment améliorer, réparer, bricoler, inventer, être créatif ! Il faut aussi être soigneux et patient.
Cette expérience très riche et positive a complètement confirmé mon projet de passer mon monitorat, d'être autonome autant sur l’aspect matériel que sur la navigation. J'espère très fort être sélectionnée pour commencer ma formation en septembre prochain, et peut-être être matérialiste tout l’hiver !